top of page

Accès à l’eau potable et à l’assainissement dans la ville de Yaoundé

Contexte


L’eau constitue une ressource indispensable à la vie des êtres vivants. Les usages de cette ressource précieuse sont divers. L’assainissement[1] adéquats est nécessaire à la dignité de tous les êtres humains (Assemblée Générale des Nations Unis, 2018). Il permet à mettre fin à la défécation en plein air. L’eau et l’assainissement sont reconnu comme l'un des objectifs de développement durable (ODD). Au Cameroun, plusieurs ressources hydriques variés sont disponibles pour servir toute la population en eau consommable (EDS, 2018). Par ailleurs, l’alimentation en eau potable de la population est assurée par la CAMWATER. Et pourtant, l’accès à l’eau potable et à un système d’assainissement[2] amélioré se pose en termes de quantité et de qualité. A Yaoundé, 25% des ménages n’ont pas accès à une source d’eau améliorée de boisson particulièrement dans les quartiers où vivent généralement les citadins pauvres. Et 9,7% défèquent à l’air libre (INS, 2018). Les coupures intermittentes d’eau touchent pratiquement 92% de ménages (INS/EPESS, 2012 in INS, 2013).


Objectif


Ce travail a pour objectif de mettre en évidence les difficultés d’accès à l’eau potable dans les quartiers spontanés de la ville de Yaoundé et de proposer quelques bonnes pratiques.


Problème d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans la ville de Yaoundé


A Yaoundé, l’accès à un système d’assainissement amélioré et à l’eau potable est une épreuve pour de nombreux habitants. Plusieurs raisons semblent justifier ces problèmes.

En premier, la pression démographique. Aujourd’hui, la population de Yaoundé est passée de 3 525 664 habitants en 2010 (BUCREP , 2010) à 4 100 000 habitants[3] en 2021. Le taux d’augmentation de sa population est estimé à 4,5% par an. Face à cette pression démographique, l'accès à l'eau et à l’assainissement amélioré devient un enjeu croissant (INS, 2015 ; UNICEF/OMS, 2017).

En deuxième, l’inexistence des points d’eaux et la vétusté des installations. En effet à Yaoundé, les bonnes fontaines publiques ont disparu. les forages payants ne fonctionnent pas à tout moment et coute cher. Par ailleurs, tout le monde n'est pas connecté au réseau d'eau géré par Camwater particulièrement dans les quartiers précaires, les quartiers en mutation à la périphérie du centre ou encore les quartiers d'extensions périphériques. La vétusté des installations entraine des coupures répétitives (Noubouwo, 2014).

En troisième, la distance et les longues file d’attente autours des points d’eaux existants. En effet, les personnes n'étant pas connectées au réseau urbain d'eau parcourt de longue distance (entre 20 minutes et 1 heures) à pied pour avoir de l’eau à boire. Par ailleurs, les points d'eau (puits aménagé, sources dans les bas fond, points d'eau mis à disposition pour quelques heures en accès libre par des bienfaiteurs) sont très sollicités, et il faut faire la queue chaque jour avec des dizaines de personnes pour y accéder (Nya,2020).

En quatrième, le manque, l’insuffisance et la défectuosité des latrines existants. À cause de la mauvaise utilisation par les usagers, l’entretien des latrines n’est pas respecté, tel que prescrit par les concepteurs. Les eaux se versaient parfois dans la fosse, empêchant ainsi, l’exploitation des excréta comme compost. Finalement, cette latrine, régulièrement fréquentée, cesse de fonctionner. Par ailleurs, la défectuosité des systèmes d’évacuation des eaux usées et des urines dans certaines écoles et marchés des Communes contribue à la pollution de l’environnement à travers la stagnation des eaux grises. Le manques et l’insuffisance des latrines publiques favorise la défécation à l’air libre (Nya,2020).

En cinquième, le manque d’informations fiables. À l’heure actuelle, les municipalités de Yaoundé ne disposent pas d’informations fiables sur le nombre de points d’eau améliorés fonctionnels. Par ailleurs, le nombre de CGPE[4] car la plupart n’ont pas une existence légale auprès de l’autorité communale. Dans ce contexte, les actions envisagées visant à améliorer l’accès des populations à l’eau potable ne peuvent être viables (Donfack, 2020)


Bonnes pratiques d’accès à l’eau potable et à l’assainissement dans la ville de Yaoundé


L’eau est un bien commun. Au Cameroun, le secteur de l’eau est régit par la loi n° 98/005 du 14 avril 1998. Une mauvaise gestion de l’eau et de l’assainissement peut entraîner des conséquences graves. A cet effet, quelques bonnes pratiques sont suggérées :

  • Si les agents communaux s’activent dans le sens de l’accomplissement de leurs missions, les communes sur la base des informations reflétant la réalité du vécu des populations pourront planifier des actions conduisant à une gestion efficace et durable de leurs ouvrages d’hydraulique et d’assainissement.

  • L’entreprise publique Camwater devrait multiplier les bâches (cuves d’eau) de 5000 litres chacune sur différents sites couvrant l’ensemble des arrondissements de Yaoundé, et qui devaient être rechargées trois fois par semaine. Par ailleurs, la CAMWATER devrait procéder à la réhabilitation, au renforcement et à l’extension des systèmes d’adduction d’eau

  • Les municipalités devraient accompagner les changements de comportements des populations pendant la phase de construction des points d’eau améliorés(Forages) ou des latrines publiques, de mobiliser et d’impliquer les bénéficiaires pour assurer la pérennité des ouvrages et de promouvoir des comportements hygiéniques adaptés

  • Les municipalités devraient assurer le rôle de maître d’ouvrage en garantissant la qualité de l’eau potable et l’assainissement de la commune. Cette garantie requiert que de simples actions de suivi et de contrôle de la qualité des ouvrages et de l’eau potable soient effectuées en collaboration avec le service technique de la commune.

Références

Enquête Démographique et de Santé, 2018, Cameroun

INS, (2018). Aperçu des indicateurs de développement durable au Cameroun. 44 p

INS, (2015). Rapport national sur les objectifs du millénaire pour le développement. 48 p.

INS, (2013). Dualité des eaux de surface et souterraines dans la ville de Yaoundé et son impact sur la santé des populations riveraines. 27 p.

Loi n° 08/005 du 14 Avril 1998 portant régime de l’eau au Cameroun.

Nya, S., L. (2020). Accès à l’eau potable et à l’assainissement dans le département du ndé (région de l’ouest-Cameroun), thèse de Doctorat, Université de Yaoundé I

Nations Unies, (2018). L’objectif de développement durable 6 relatif à l’eau et à l’assainissement, résumé. Rapport de synthèse, 16 p

OMS, UNICEF, (2017). Progrès en matière d’eau, d’assainissement et d’hygiène, Mise à jour 2017 et évaluation des ODD. 116 p.

Donfack Nkemzem S., Sa’a Mazoa P. (2020). Problématique d’accès à l’eau potable dans les quartiers spontanés de la ville de Bafoussam, Cameroun », International Journal of Innovation and Applied Studies ISSN 2028-9324 Vol. 30 No. 1 Jul. 2020, pp. 215-229

[1] Selon l’Unicef/OMS (2017), l’accès à l’assainissement implique la construction des infrastructures proches du domicile, pouvant être atteintes facilement et dont l’utilisation convient à toutes les tranches d’âge, sans distinction de sexe. [2] Il s’agit des modes de gestion des excréta et des eaux usées. [3] Cameroun. Fiche pays. Population Data.net [4] Comité de gestion des points d’eaux

79 vues0 commentaire
Post: Blog2 Post
bottom of page